Atelier d'Icônes Anastasis

Création d'icônes de tradition byzantine & cours d'iconographie à Paris

vendredi 27 janvier 2017

En Toi se réjouit toute la Création




Hymne à Marie
En toi se réjouissent, ô Pleine de grâce,
toute la création, la hiérarchie des anges
et la race des hommes.
Ô Temple sanctifié, ô Jardin spirituel, ô Gloire virginale,
c’est en toi que Dieu s’est incarné,
en toi qu’est devenu petit enfant
celui qui est notre Dieu avant tous les siècles.
De ton sein il a fait un trône,
il l’a rendu plus vaste que les cieux.
Ô Pleine de grâce, toute la création se réjouit en toi.
Gloire à toi.



la composition est une métaphore de la Jérusalem Céleste. Au centre trônent la Vierge et l'Enfant Jésus entourés des parents de Marie, de St Jean Damascène et du prophète Isaïe. Autour du cercle central: l'Arbre de Jessé, la généalogie du Christ. La partie supérieure du centre est occupée par le Concile des Anges. En dessous du cercle St Jean le Précurseur, puis tout le genre humain: saints et saintes, prophètes, moines évêques et docteurs de l’Église, à droite les apôtres. 
Le langage symbolique de l'icône byzantine concilie le visible et l'invisible, le temps et l'éternité, le Ciel et la terre. Il réunit le mythe, l'histoire et la vie intérieure. cette image nous met en présence de saints vivant à différentes époques et dans des lieux différents qu'elle relie dans l'instant de la contemplation.

D'après une icône crétoise du XVIIème siècle

Saints Anne & Joachim



 RENCONTRE DE SAINTS ANNE & JOACHIM à LA PORTE D’OR
D’après une icône de Novgorod  XVème siècle.
Appelée aussi  la Conception de la Vierge Marie par Sainte Anne. Le lit nuptial est à gauche. Le voile rouge signifie que la scène se situe à l’intérieur. L’Esprit souffle dans les drapés y compris ceux de l’architecture. Les mystérieux petits visages rouges qui ressemblent à ceux des séraphins sont d’origine. Cette icône est offerte aux époux lors d’un mariage orthodoxe.

Il y avait en Israël un homme appelé Joachim, de la tribu de Juda. Il était pasteur de brebis et servait Dieu dans la simplicité et la bonté de son cœur. Uniquement occupé de son troupeau, il en consacrait le produit à l’entretien des pauvres craignant Dieu et fidèles à sa loi. De tout ce qu’il recueillait, soit laine, soit agneaux, il faisait trois parts : l’une était pour les veuves, les orphelins, les pauvres et les voyageurs  ; la seconde était pour le temple, et la dernière pour lui, ses serviteurs et l’entretien de sa maison. Cette conduite attirait la bénédiction du ciel sur son troupeau, qui se multipliait à tel point, qu’il n’avait point son pareil en Israël. A l’âge de vingt ans, Joachim avait épousé Anne, de la tribu de Juda, comme lui, et de la famille de David. Il avait vécu vingt ans avec elle sans avoir d’enfant.

Un jour de fête, Joachim s’était mêlé à ceux qui offraient de l’encens, et apportait comme eux ses présents. Un prêtre nommé Ruben, l’ayant aperçu, s’approcha et lui dit : " Pourquoi te mêles-tu à ceux qui sacrifient au Seigneur, toi dont Dieu n’a point béni le mariage, et qui n’as point donné d’enfant à Juda ? " Humilié ainsi devant tout le peuple, Joachim sortit du temple en pleurant, mais ne retourna point à sa maison ; il alla rejoindre son troupeau, et, prenant avec lui ses pasteurs, il s’enfonça au loin dans les montagnes, et Anne, son épouse, fut pendant cinq mois sans en apprendre aucune nouvelle. Cependant elle pleurait et répétait dans ses prières : " Seigneur, Dieu d’Israël, Dieu fort, pourquoi m’avez-vous privé d’enfant ? pourquoi avez-vous éloigné de moi mon époux ? Voilà que cinq mois se sont passés, et je ne le vois point ; j’ignore s’il est mort et si on lui a donné la sépulture ".


" Un ange apparut à Joachim dans la montagne. De ton sang ", lui disait-il, " naîtra une fille ; elle habitera dans le temple, et le Saint-Esprit descendra en elle, et son bonheur sera au-dessus du bonheur des autres femmes ; son fruit sera béni, elle-même sera bénie et appelée la Mère de l’éternelle bénédiction. C’est pourquoi descends de la montagne, retourne auprès de ton épouse, et ensemble rendez grâces au Seigneur ".
L'ange apparut de nouveau à Joachim, pendant son sommeil, et lui dit : Je suis l'ange qui t'a été donné par Dieu comme gardien ; descends et retourne auprès d'Anne sans crainte car les bonnes oeuvres que toi et ton épouse Anne avez faites ont été rapportées à la face du Très-Haut et une postérité vous a été accordée, telle que, depuis les origines, les prophètes et les saints n'en ont eue, telle qu'ils n'en auront jamais. Joachim, s'étant réveillé, appela ses bergers et leur rapporta son songe. Et ils adorèrent le Seigneur et lui dirent : Veille à ne pas contrecarrer l'ange de Dieu. Mais, lève-toi, partons, et allons doucement tandis que nos troupeaux paissent en chemin.
Il y avait trente jours qu'ils marchaient et ils approchaient, quand Anne, qui était en prière, vit paraître un ange qui lui dit : Va à la Porte qu'on appelle Dorée, pour y rencontrer ton époux, car il va te revenir aujourd'hui. En hâte, elle s'y rendit avec ses servantes , et elle se tint près de la dite porte en prières. Elle attendait de puis déjà longtemps et commençait à se lasser, quand, levant les yeux, elle vit Joachim arriver avec ses troupeaux. Elle courut se jeter à son cou, rendant grâces à Dieu, et disant : J'étais veuve et voici que je ne le suis plus ; j'étais stérile et voici que j'ai conçu. Et une grande allégresse se répandit dans tout le voisinage et parmi tous ceux qui la connaissaient, si bien que tout le pays d'Israël la félicita de cette gloire.